Évacuation - Raphaël Jerusalmy ***

J'ai choisi ce roman pour trois raisons :
1) la première est de suivre un auteur qui m'avait emballée avec son superbe premier roman Sauvez Mozart (que je vous surconseille si vous n'avez pas encore eu le temps de le découvrir)
2) la seconde plus étonnante : le titre répond à la contrainte du moment de Philippe ! Et c'est un des défis que j'aime beaucoup suivre, avec plus ou moins d'assiduité (il faut bien le reconnaître et assumer).
3) la troisième est son nombre minuscule * de pages !
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image captée de chez l'éditeur
Résultat : un bon moment de lecture, une histoire intéressante mais le style d'écriture peu scotchant. Flûte, alors !

Tel Aviv doit être évacué. Toute la population se prépare au départ.. toute la population sauf un trio aussi entêté que varié : le futur cinéaste Naor, sa petite amieYaël aussi fantasque qu'allumée et Saba le grand-père - le guide- de Naor toujours aussi résistant dans l'âme. A trois, ils vont contredire la loi et produire une œuvre intime et ultime. 

Sans rien dévoiler (et cette entreprise va devenir périlleuse, je le sens !), il y a de très belles très belles scènes dans ce roman. Et je dirais même que c'est ici le talent indéniable de l'auteur Raphaël Jérusalmy : ancrer son récit dans des instantanés délicieux, facétieux et parfois douloureux : l’œuvre des héros, les vols, les balades dans la rue, la pluie qui tombe. 

Les personnalités de Saba et de Yaël y sont pour beaucoup : le premier a décidé de repousser le départ, celui de la ville, celui de sa vie aussi ; la seconde effrontée et téméraire croque la vie à pleines dents et ne veut plus se laisser compter. Entre eux deux, le sage Naor motivé à garder tous les souvenirs, une trace de ce qui est, de ce qui fut. Garder Saba près de lui, c'est aussi s'assurer de la réconciliation entre l'aïeul et sa fille, mère de Naor.

Mais la guerre, cinquième élément d’Évacuation, ne se fait pas oublier. Imparable et cinglante.

Alors ce roman avait tout pour son "quatre étoiles" : des personnages attachants, une ambiance de no man's land, un rythme régulier. Le style d'écriture alerte (entrecoupé de dialogues, de panneaux de direction) qu'a choisi Raphaël Jerusalmy est constitué de phrases courtes, avec une prose de reporter. Il m'a manqué la musicalité des mots, des expressions qui remuent et sonnent juste. Il m'a manqué ce petit supplément qui m'aurait embarquée avec eux, avec ces trois chouettes personnages, ...bref il m'a manqué l'émotion, ce petit tout : en retrait, je les ai regardés évoluer sans rien ressentir, absolument rien et c'est un peu frustrant.

* : une petite centaine de pages

Éditions Actes Sud

Emprunté à la biblio de mon nouveau chez-moi

Du même auteur : Sauvez Mozart


et un de plus pour le challenge de Philippe (le son é d’Évacuation)
challenge Lire sous la contrainte

5 commentaires:

  1. Avantage d'avoir une PAL gigantissime : il est plus difficile de se laisser tenter.

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  2. Frustrant, en effet !
    Je ne connais pas du tout.
    Merci pour cette nouvelle participation à mon challenge et bon dimanche.

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  3. Mozart sauvé des eaux m'intéresse davantage .... merci pour ta critique !

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  4. Mince, comme toi j'avais adoré "Sauvez Mozart". J'ai vu que j'avais retenu à la bib "La confrérie des chasseurs de livres". Je lirai donc celui-ci avant son dernier, tu lui a quand même mis 3 étoies

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  5. Comme toi, je n'apprécie pas la prose trop plate.

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